Bienvenido a Mexico ! Ou la ville qui rend hommage aux morts de façon assez particulière…
En effet, el Día de los Muertos (ou « le jour des morts ») est une célébration très importante dans le pays, qui rend hommage aux morts de manière très joyeuse et festive !
Cette fête nationale, qui existe depuis 3 000 ans, s’articule autour de multiples rites locaux…
Origines, croyances, dates et lieux… On vous explique tout sur la « fête des morts » dans cet article ! 💀🇲🇽
El Día de Muertos : quelles origines ?
Une fête ancrée dans le patrimoine Mexicain
Inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco et dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel français, el Día de Muertos, est représenté par 3 jours de festivités au Mexique avec un mélange de coutumes aztèques et de croyances catholiques.
En effet, cette célébration remonte à l’époque préhispanique, et à l’origine consistait à célébrer la mort deux fois par an, à 20 jours d’intervalle et au mois d’août.
La population mexicaine fêtait tout d’abord le “Miccaihuitonli” pour honorer la mort des enfants, et le “Hueymiccalhuitl” pour celle des adultes.
Ce n’est qu’à l’arrivée des colons espagnols, que les dates de cette fête ont été déplacées afin de coïncider avec celle de la Toussaint. À l’époque, la mort était perçue comme « la fin d’un cycle et le commencement d’un voyage vers « Mictlán » , un lieu mythique de l’au-delà, où l’esprit des défunts devait affronter des épreuves et divers obstacles jusqu’aux différents dieux.
L’hypothèse de cette régénération des esprits a été appuyée par la découverte d’ossements et de crânes sur les autels.
Comment célébrer le jour de la mort au Mexique ?
Pour commencer cette fête, dès le premier jour les maisons des défunts et les tombes sont décorées. C’est une manière d’« accueillir les âmes de ces derniers pendant leurs retours temporaires parmi le monde des vivants ».
Des autels sont alors fabriqués dans chaque foyer. Ils sont ornementés d’une nappe blanche, de nourriture très variée, de photos des proches, de bougies, de fleurs, de sel, d’eau, de papier mâché et de “calaveritas”, c’est-à-dire une représentation artistique de crânes.
Selon leurs croyances, il paraît que cette mise en scène permet d’accueillir les morts dans les meilleures conditions possibles !
Vous souhaitez participer à cette fête ? C’est tout à fait possible, puisque vous n’avez pas besoin d’être originaire du Mexique pour prendre part aux festivités. Achetez des déguisements ou optez pour un maquillage spécial tête-de-mort mexicaine.
La fête des morts : save the "death" !
La toute première nuit de la fête des mots, du 31 octobre au 1er novembre, est consacrée aux « angelito« , c’est-à-dire aux « enfants morts ». Toutefois, le petit-déjeuner du 1er novembre (le jour de la Toussaint) est également dédié à ces enfants.
C’est alors que plus tard dans la journée que les adultes sont célébrés, puisqu’ils déposent des offrandes sur les autels.
Pour finir, le 2 novembre, les Mexicains se rendent dans les cimetières pour rendre hommage à leurs proches !
Le jour des morts au Mexique : à ne pas confondre avec la Toussaint
Afin de mieux comprendre ce qu’est la fête des Morts au Mexique, il est important de faire la différence avec la Toussaint.
En effet, même si celle-ci est célébrée le 1er novembre, c’est une fête catholique, où l’Eglise célèbre tous les saints. A contrario, le jour des Morts a lieu le 2 novembre.
De plus, catholiques la célèbrent en allant fleurir les tombes des défunts, et prient pour le salut de leur âme. Au Mexique, c’est une véritable fête qui marque le retour temporaire sur terre des êtres décédés.
La fête des morts et ses rites
Comme pour toute fête croyante, les Mexicains ont plusieurs rituels à respecter !
Tout d’abord, il faut illuminer le chemin des âmes avec des bougies, afin qu’elles puissent retrouver leur domicile étant vivants ! Les familles réalisent eux-mêmes le “calaveritas”, qui sont conçus en sucre ou en chocolat pour représenter le défunt, et le pain de mort pour représenter le squelette de ce dernier.
Ensuite, l’eau permet d’éliminer la soif du mort et signifie la pureté de son âme, comme la nappe blanche et le sel, qui eux permettent également de ne pas altérer le corps du défunt lors du voyage aller–retour.
Enfin, les fleurs, avec leurs couleurs et leurs arômes, permettent d’orner l’endroit où seront les âmes. On utilise la fleur de « cempasúchil » pour les adultes car avec sa couleur solaire, elle guide l’âme du défunt. Pour les enfants, la fleur de « fenugrec » est privilégiée, car sa blancheur représente la pureté et leur innocence.
Les dates de la venue des morts
- 27 Octobre : Les âmes des animaux de compagnie de chaque famille.
- 28 Octobre : Les personnes qui sont décédées à cause d’un accident ou de façon soudaine et violente.
- 29 Octobre : Les personnes qui sont décédées noyées.
- 30 Octobre : Les personnes oubliées, celles qui n’ont pas de famille pour ce souvenir d’elles.
- 31 Octobre : Ceux qui sont dans les limbes, les enfants qui ne sont jamais nés.
- 1er Novembre : Les enfants de moins de 12 ans.
- 2 Novembre : Les adultes qui sont décédés.
La signification des couleurs du papier mâché :
L’orange : Représente le deuil.
Le violet : Fait référence à la religion catholique.
Le bleu : Pour les personnes qui ont eu une mort liée avec l’eau.
Le rouge : Représente les guerriers ou les femmes mortes en accouchant.
Le vert : Couleur destinée aux jeunes défunts.
Le blanc : Pour les enfants.
Le jaune : Pour les personnes âgées.
Le noir : Représente le monde souterrain.
Les 4 lieux incontournables pour festoyer la journée des morts
1) Villages autour du lac Patzcuaro :
Le Michoacán est l’État où la tradition du jour des morts est la plus ancrée.
- À Jarácuaro, les décorations les plus spectaculaires se trouvent dans le temple de San Pedro et dans la chapelle de la Nativité. Sur ses côtés, des offrandes sont déposées, des stands de nourriture où l’on vend du ponche et des tamales, et la scène où se déroule la Danza de los Viejitos.
- Arócutin, les festivités commencent par le grand arc de fleurs en forme d’église placé devant le temple de Notre-Dame de la Nativité.
- À Cuanajo, les chevaux de bois qui sont construits sur les offrandes et les autels des maisons appelés « ketzitakua », dédiés aux personnes décédées cette année-là.
2) Huaquechula, Puebla :
Cette ville située à 45 kilomètres de la ville de Puebla est connue pour les magnifiques autels qui sont installés le 1er et 2 novembre.
Le 1er novembre, à deux heures de l’après-midi, les cloches de l’église sonnent, annonçant l’arrivée des morts, qui sont guidés le long de chemins couverts de fleurs de souci.
3) Huasteca Potosina :
Le 1er novembre, jour de la Toussaint, une veillée est organisée avec des prières et des louanges. Les images et l’autel sont encensés, ce qui se poursuit toute la nuit.
Les teenek (communautés indigènes de la région) accompagnent les offrandes de quelques morceaux qui sont joués pour la danse de la Malinche.
4) La ville de México :
L’un des meilleurs endroits pour vivre le jour des morts est le quartier de Mixquic, où le cimetière de San Andrés est la scène principale. Le 1er et 2 novembre, les tombes sont ornementées de fleurs, de crânes en sucre et de quelques plats en l’honneur des fidèles disparus. Au cours de ces journées, il y a de la musique, des concours de crânes et une procession funéraire mise en scène, qui présente l’humour mexicain.
Le saviez-vous ? Le Mexique n'est pas le seul pays à célébrer les morts !
- En Chine : lors du mois d’avril, les habitants célèbrent la fête de « Qing Ming », en nettoyant les tombes et en faisant des offrandes.
- À Haïti : des prêtres vaudous organisent des cérémonies durant lesquelles le peuple célèbre les “guédés”, soit les esprits des morts.
- En Sicile : les familles se rendent ensemble dans les catacombes afin que toutes les générations puissent avoir accès aux ossements en les touchant pour que le lien avec les ancêtres ne soit pas brisé.
